Le ciné club de mon lycée

J'ouvre cette rubrique pour discuter un peu avec vous des films que le lycée diffuse dans le cadre d'un ciné club que j'anime avec trois autres collègues. Bon, faut avouer qu' on n'a peu de personnes (notre record est à 20) mais c'est sympa à organiser quand même.
On se sert d'un site académique, http://www.cinelycee.fr/, où l'on peut télécharger des films gratuitement dans le cadre d'un établissement scolaire.
LE premier que nous avons diffusé était:
Fenêtre sur cour d'Hitchcock.
Je vous mets la présentation que j'avais faite pour celui-là:

Petit synopsis de l’histoire :
Jeffries, un reporter photographe, se retrouve coincé chez lui à cause d’une jambe dans le plâtre. Pour tromper son ennui, il se met à observer l’immeuble d’en face et à s’intéresser à la vie de ses voisins jusqu’à ce qu’il pense que l’un d’eux a peut-être assassiné sa femme…
Ce film a de nombreuses particularités comme le fait qu’il fut tourné dans un seul décor et en champ contre champ, c’est-à-dire ce que voit le journaliste et ce que pourraient voir les voisins d’en face. La fenêtre est un motif très important qui apparait dès le générique du début. Le suspense est installé ici car le spectateur en sait plus ou en devine plus que le personnage.
Surtout, ce film policier est voulu comme une métaphore du cinéma, le journaliste devenant symboliquement le spectateur qui regarde la vie des autres à travers une fenêtre qui serait l’écran de cinéma, un spectateur passif qui se complait dans l’observation de l’autre en pouvant oublier la sienne (Jeffries hésite à épouser sa fiancée et ce qu’il regarde, ce sont les différentes relations amoureuses de ses voisins…)
Petit jeu à la "cherchez Charlie", le réalisateur passe toujours quelques secondes dans son œuvre, essayez de le repérer…
« Un homme regarde et attend, pendant que nous regardons cet homme et attendons ce qu’il attend « Chabrol et Rohmer

Excellente initiative. J'aime beaucoup l'idée des cinés clubs (j'ai pris plusieurs fois l'abonnement à un ciné club local; on y fait souvent de très bonnes découvertes).

Pour ce qui est de Fenêtre sur cour, je ne l'ai pas vu. Je ne pourrai donc malheureusement pas en parler.

Il faut que tu combles cette lacune, c'est l'un de mes favoris avec Vertigo.

J'ai voulu revoir Vertigo il y a quelques semaines, mais je n'ai même pas tenu une demi-heure, alors que je l'avais adoré quand je l'avais vu pour la première fois ! Ce n'était peut-être pas le bon moment.

Ah, c'est bizarre, bah, c'est pas bien grave, il y a tellement de films à voir et à revoir!

Dans mon club de loisir le vendredi on à aussi un ciné- club

C'est sympa je trouve

Le deuxième film fut Sur la route de MAdison, film magnifique.

Voici la présentation faite par ma collègue:

Sur la route de Madison


Le réalisateur
Clint Eastwood

Acteur et réalisateur américain (né en 1930)
Très grande discrétion sur son passé.

Appelé à participer à la guerre en Corée, Clint Eastwood reste sur le territoire américain où il devient enseignant militaire (maître-nageur). Grâce à des personnes rencontrées sur la base militaire, il est ensuite engagé aux studios Universal (1950), qui financent ses cours d'art dramatique.
Premiers succès (acteur) :
• la trilogie du dollar (Pour une poignée de dollars) dans les années 60's,
• nombreux westerns (L'Homme des hautes plaines en 1973, Pale Rider en 1985)
• série de films policiers l'inspecteur Harry (années 70's).

Réalisateur : il se fait reconnaître par toute la profession avec Impitoyable (1992), même si sa première réalisation remonte à 1971. Les succès s'enchaînent alors Sur la route de Madison, Mystic River, Million Dollar Baby, L'Échange, Gran Torino, Invictus et encore dernièrement Au-delà. 2 récompenses aux Oscar (meilleur film et meilleur réalisateur) pour Impitoyable et Million Dollar Baby.


Le film

Sortie en salle : 1995
Film bien accueilli par la critique, bons résultats en salle.

1965, Iowa. Pendant l'été, alors que son mari et ses enfants sont partis à un concours agricole, Francesca rencontre Robert Kincaid, photographe pour le National Geographic qui travaille sur les ponts du comté de Madison.
Pendant quatre jours, Francesca va être une femme épanouie, elle qui avait suivi son mari dans un milieu culturel très différent du sien, celui de la ferme, des foires agricoles et des comices.

En apparence : film à l'eau de rose (ce qui lui a été reproché par certains critiques). Pourtant, le film n'est pas moralisateur (tous les personnages assument leurs choix).
Question philosophique : faut-il préférer/choisir le confort à la liberté ?

Anecdote
Le pont du film (Roseman Bridge) est classé au patrimoine de l'Iowa
depuis le succès du film.



Être attentif pendant le film

Les gestes échangés entre les deux personnages (frôlements, caresses, scène de danse,...) entre maladresse, retenue et passion amoureuse.


Le « style » du réalisateur : notamment les jeux ombres/lumières empruntés aux maîtres du western italien (Sergio Leone, qui l'a dirigé dans Le Bon, la brute et le truand), une mise en scène discrète, le cadrage (cf. rencontre entre les deux personnages, éloignés par la seule scène filmée en panoramique).


Les thèmes chers à Clint Eastwood :
 La relation parent-enfant (ici, les enfants de Francesca découvrent le testament de leur mère et ses dernières volontés).
 Le temps qui passe, la mémoire (ici, le testament et la correspondance), la vieillesse (ici, cf. scène où Clint Eastwood se déshabille).
 Rapport du héros à son passé, souvent chargé (photographe solitaire, entraîneur de boxe immobile, vétéran de la guerre de Corée raciste,...).

C'est incroyable, je suis administrateur du forum et je ne vois même pas ce genre de posts, c'est vraiment pénible car je suis chaque fois à la ramasse.


Super sujet Kristie, j'ai adoré fenêtre sur cour, tout comme Vertigo d'ailleurs qui m'avais vraiment filé les jetons quand j'étais plus jeune.

J'ai bien aimé aussi "Sur la route de Madison", Clint est incroyablement beau dans ce film et je suis hétéro.

Mais Clint Eastwood est le Sean Connery actuel, plus il vieillit et plus il a de charme.

Mais il a aussi tellement bien filmé Meryl streep...

Avec mon amie, on a écrasé notre petite larme à la fin.

Parmi les réussites de Clint Eastwood réalisateur, vous avez oublié deux films jumeaux sur la bataille d'Iwo Jima en 1945 : Mémoires de nos pères (vu du côté américain) et surtout le magnifique Lettres d'Iwo Jima (vu du côté japonais) que je ne peux que conseiller.

Pas vu ces deux-là, je ne suis pas fan des films de guerre même tournés par Clint
Un a priori certainement.

Voici un vidéo où un type s'est amusé à reprendre toutes les images de Fenêtre sur cours d'Hitchcock pour reconstituer le décor en plan d'ensemble, ensuite, il a reconstitué les différentes actions suivant l'ordre chronologique. A voir absolument si vous êtes fan comme moi du film!

Fabuleux, quel boulot...



Je regarderais ça plus en détail chez moi ce soir, mais vraiment génial.

J'avais déjà vu. Excellent boulot. Mais comme je n'ai pas vu le film, je me rends sans doute moins compte de ce que ça représente par rapport à l'original.

Ah bon? Pas vu Fenêtre sur cour? Il passe souvent sur Arte, je te le conseille.

Moi aussi je te le conseil, le suspens est intense, la fin me ferait presque peur')" class="postlink" target="_blank" rel="nofollow"> un chef d'oeuvre

Merci pour vos conseils. J'essaierai de le voir lors de l'une de ses prochaines diffusions.