Joseph & Olia Ginsburg, fuyant la révolution bolchevique, quittent leur Russie natale et s’installent à Paris en 1919.
1922, Olia donne naissance à un garçon, Marcel, mais celui-ci meurt à 16 mois à peine.
1926 : naissance de Jacqueline Ginsburg.
2 avril 1928 : naissance des faux jumeaux Liliane et Lucien Ginsburg.
Joseph, pianiste et amoureux de musique et d’art en général, apprend le piano à ses enfants.
1934 : la famille Ginsburg s’installe pendant cinq mois à Alger, Joseph ayant déniché un contrat là-bas, avant de revenir à Paris.
Aux alentours de 1938, Lucien reçoit la croix d’honneur à l’école.
Sur le chemin, il croise la grande chanteuse Frehel, qui le félicite et lui paie une tartelette aux fraises et une diabolo-grenadine.
Fin des années 30, Joseph Ginsburg fait la tournée des casinos et emmène sa famille avec lui.
1940 : La France est occupée par l’Allemagne nazie.
Les Ginsburg portent l’étoile jaune, mais Olia plus maline que les autres, ne coud pas les étoiles sur leurs habits, mais les épingle, afin de pouvoir les retirer plus facilement.
C’est ainsi qu’Olia peut se promener librement et aller chercher de la nourriture pour sa famille...
Lucien, doué pour le dessin et la peinture, prends des cours chez des maîtres comme Camoin et Jean Puy.
1941/1942 : début des rafles.
Les Ginsburg voient quelques uns de leurs amis ou de leur famille partir pour ne jamais revenir.
Joseph décide de passer en zone libre, ou il travaillera comme pianiste dans divers établissements.
Après quelques semaines, toute la famille le rejoint et s’installe à Limoges, où ils doivent subir les interrogations sévères et les abus de la milice française.
En 1944, ils déménagent encore une fois et s’installent dans un petit village, à quelques kilomètres d’Oradour-Sur-Glanes, dont la population sera entièrement massacrée par les nazis.
A la libération, les Ginsburg retrouvent Paris.
Lucien est inscrit à l’académie de peinture où il suit les cours d’André Lhote et Fernand Léger.
Puis il étudie l’architecture, mais abandonne rapidement.
Lucien apprend également la guitare, mais préfère se lancer à corps perdu dans sa passion : la peinture.
Il peint comme un forcené, mais détruit au fur et à mesure ses toiles.
1948 : il rencontre la première femme importante de sa vie, Elizabeth Levitsky dont il tombe fou amoureux.
Lucien fait ensuite son service militaire au 93e régiment d’infanterie.
Il profite d’un congé pour retrouver Elizabeth à Paris, mais n’ayant pas rejoint sa caserne suffisamment vite, il est à la limite d’être déclaré déserteur, et est envoyé au camp disciplinaire de Frileuse où il s'en tirera avec les honneurs, en devenant tireur d’élite à la mitrailleuse légère.
1949 : à la fin de son service militaire, Lucien et Elizabeth s’installent ensemble.
1950 : comme il ne gagne strictement rien avec ses toiles, il trouve du travail comme prof de dessin.
3 Novembre 1951 : Lucien Ginsburg épouse Elizabeth Levitsky.
1953 : Lucien, aidé en cela par son père, devient pianiste de bar.
A la même époque, il abandonne définitivement la peinture et détruit la quasi totalité de ses toiles, il n'en existe plus que trois plus un vase peint.
Dès 1954, Lucien commence à composer, seul ou avec des auteurs (Serge Barthélémy, Paul Alt ou Louis Laibe entre autres), joue dans les cabarets, et tous les étés fait la tournée des casinos.
De ses premières chansons seules survivront “Défense d’afficher” et “Les amours perdues”.
1956 : Lucien voit Boris Vian sur scène et prend une claque magistrale.
Joseph fait engager son fils au Milord L’arsouille, le club dirigé par Francis Claude, comme guitariste/pianiste d’accompagnement et pianiste d’ambiance.
C’est à cette époque que Lucien Ginsburg change son nom en Serge Gainsbourg.
Sur la scène du Milord, il croise entre autres Léo Ferré, Jacques Brel, Guy Béart, et devient l’accompagnateur de Michèle Arnaud.
1957 : Il divorce d’Elizabeth.
Automne 1957 : Francis Claude et Michèle Arnaud, invités par Serge, découvrent avec surprise que ce petit pianiste timide et passionné de peinture compose et avec talent.
Michèle Arnaud, chanteuse rive gauche doublée d'une bourgeoise mariée au patron de Ducretet-Thomson (appareils électroniques et électriques, radios, électrophones, électroménagers etc), s’approprie les meilleures chansons de Gainsbourg pour son tour de chant et grâce à ses connections dans le milieu du showbiz, fait signer Gainsbourg chez Phillips.
Michèle et Francis Claude, vont avec difficulté, pousser Serge à prendre le micro, malgré sa timidité et son trac.